Ça commence par le trajet en train de Arles à Tarascon, payé par l'armée. Je suis chargé comme une bourrique car juste après, je dois partir pour Marseille, afin de continuer ma semaine à l'IUT.
Arrivé à la caserne, je m'inscris, puis j'attends la suite des opérations. Tous les convoqués pour 8 heures sont réunis dans une salle, où l'on nous explique le déroulement des opérations.
On commence par un petit entretien individuel pour connaître notre niveau d'études, et le cas échéant, notre spécialité. Ensuite, on passe par la case "prime de repas". Nous sommes crédités de 14F50 (2,2 Euros) pour le repas (s'il doit être pris à la caserne, ce que je n'espère pas).
L'étape suivante est la visite médicale. Il y aura donc, dans l'ordre, des tests auditifs, des analyses d'urine, les mesures de taille et de poids, l'examen de la dentition, l'examen oculaire, le tout réalisé par des appelés encadrés par des médecins.
Une fois finis ces premiers examens sommaires, nous passons chez un médecin généraliste, afin qu'il finisse l'examen médical. J'en profite pour lui parler de mes problèmes au bras (luxation congénitale chronique du coude droit, radio à l'appui) et au dos (mal très régulier). Au vu de ces inforamtions, ce monsieur qui, j'en reste persuadé, avait des quotas à remplir, me décrète INAPTE (c'est bien) AUX PARACHUTISTES ET AUX DOM-TOM (et merde...).
Viennent ensuite les tests «E.S.P.A.C.E.» (si quelqu'un sait ce que ça veut dire, mailez-moi !), une série de test psychologiques afin de déterminer le type d'emploi correspondant le mieux à notre profil. Les test se déroulent dans des cabines individuelles, sombres, à faire mourir un claustrophobe. Les premières questions sont des problèmes de français, vocabulaire, grammaire, syntaxe. Ensuite viennent les problèmes logiques. Un an après, je ne sais toujours pas dans quel sens il fallait les regarder. Du coup, j'ai eu peu de bonnes réponses ;-). Pour finir, il y a le test dit "de la fusée". Il s'agit de diriger une fusée dans un mini-labyrinthe. Comme ça, ça a l'air très simple, mais les commandes sont, comment dire, différentes... Du style manette droite pour tourner à gauche, manette gauche pour avancer, pédale droite pour freiner, pédale gauche pour aller à droite. Viennent s'ajouter des signaux audiovisuels auquels il faut réagir, seulement si ce ne sont pas des fausses alertes ! Ajoutons pour pimenter l'affaire, que ver le milieux du jeux, quand on commence à s'habituer, les commandes sont inversées, sans indication ! Histoire d'en rajouter, j'ai réussi à faire planter la machine (à croire
que j'ai un fluide pour ce genre de choses, vu les réactions de mon PC) dès le premier essai de la fusée.
Note aux militaires : plusieurs personnes étant nées après la date limite d'incorporation (1979) ont beaucoup entendu
parler de cette "fusée", et veulent l'essayer. Vous pourriez faire des bénéfices en commercialisant le programme ;-)
Après toutes ces péripéties, je rencontre un "officier orienteur" afin de de concilier mes préférences à mes aptitudes pour effectuer mon service dans de bonnes conditions. Je lui dit que je reufse de prendre les armes et que je fais un objection de conscience. Sa réaction et un mélange de déception et d'énervement (je sais qu'ils manquent d'appelés, mais à ce point, c'est grave). Il m'envoit voir l'officier qui me remet mes papiers de sortie.
Il est près de midi, et je reprends le train pour Marseille, déçu par leur décision de me déclarer apte. Sans être hostile au service national, je trouve quand même que c'est une perte de temps, étant donné le marché actuel de l'emploi en informatique ou en télécoms. En effet, si je suis sûr de trouver un emploi à la fin de mes études (juin 1999), je suis beaucoup moins sûr d'en trouver après le service. Et cette période de 17 mois ne m'apportera pas forcément une expérience dans le domaine des réseaux, comme je le souhaiterais.